M. Biden restreint encore l’approvisionnement de la Chine en puces d’intelligence artificielle avec les interdictions imposées à Nvidia

M. Biden restreint encore l’approvisionnement de la Chine en puces d’intelligence artificielle avec les interdictions imposées à Nvidia

En août de l’année dernière, l’interdiction des exportations de puces Nvidia vers la Chine a poussé les jeunes entreprises d’intelligence artificielle du pays à chercher d’autres solutions. Un soulagement momentané est apparu lorsque Nvidia a dévoilé des puces aux performances réduites pour contourner les restrictions à l’exportation. Mais ce répit a été de courte durée.

Mardi, l’administration Biden a annoncé une série de mesures visant à freiner les ambitions militaires de Pékin, dont une nouvelle restriction sur les livraisons de puces d’intelligence artificielle de Nvidia à la Chine. A800 et H800, les deux puces d’intelligence artificielle que Nvidia a spécialement conçues pour continuer à les expédier en Chine, seront touchées par cette nouvelle série de règles.

L’interdiction des puces vise initialement l’usage militaire de la Chine, mais les victimes les plus visibles sont sans doute les nombreuses start-ups du pays qui profitent de l’avancée rapide des grands modèles de langage. Nombre d’entre elles se sont empressées de stocker les A100 et H100 de Nvidia avant l’entrée en vigueur des interdictions, déboursant des millions de dollars pour les coûts gonflés. Selon un rapport du Financial Times, Alibaba, Baidu, ByteDance et Tencent ont commandé collectivement pour 5 milliards de dollars de puces A800 cette année et l’année prochaine.

Les startups naissantes, quant à elles, sont poussées à lever du capital-risque à la hâte pour soutenir leurs rêves coûteux en matière d’IA.

L’interdiction des puces aux États-Unis n’a pas empêché les géants chinois de poursuivre leurs ambitions en matière d’IA. Mardi, Baidu a dévoilé la dernière version de son modèle de fondation phare, Ernie 4.0, et a affirmé qu’il correspond désormais au GPT4. À ce jour, Ernie compte 45 millions d’utilisateurs, selon la société.

Le défi que représente l’entrée dans la mêlée de l’IA en Chine va au-delà de l’accès de plus en plus limité aux semi-conducteurs. La réglementation du pays exige que les services basés sur le LLM obtiennent une licence avant de servir les utilisateurs publics, ce qui met à l’épreuve les relations des entreprises avec le gouvernement et leur capacité à se débrouiller dans les méandres de la bureaucratie.

En fin de compte, la pénurie de puces haut de gamme et la nature complexe des exigences de censure de Pékin ont créé un environnement propice à l’essor des services de veille économique génératifs, qui nécessitent moins de puissance de calcul (les sources de données sont internes et non l’ensemble de l’internet) et sont comparativement plus faciles à contrôler, car les messages-guides sont davantage basés sur des scénarios. Qianfan, la plateforme d’IA de Baidu destinée aux entreprises et basée sur Ernie, a déjà 17 000 clients.

IA