Préparez-vous à des chaussures encore plus « laides » et « incorrectes » en 2024

Préparez-vous à des chaussures encore plus « laides » et « incorrectes » en 2024

À ce stade, les obligations de la mauvaise chaussure sont évidentes. C’est quelque chose qui doit être visuellement et conceptuellement en accord avec le reste de la tenue. Prenez les mules en forme de disque de Charlotte Rampling, les bottines Sportmax à la pédicure parfaite de Kylie Jenner, les plateformes compensées brochées de Florence Pugh et les bottines thong d’Irina Shayk. Bien sûr, ce n’est pas tant la chaussure elle-même qui compte (une chaussure « inadaptée » est une chaussure « adaptée » dans certaines circonstances), mais la façon dont elle transforme un look autrement logique et sensé, en l’orientant dans une direction folle.

J’ai réalisé que ce qui rend un look intéressant, c’est l’ajout d’accessoires qui semblent un peu « déplacés » ou qui ne sont pas assortis au reste de la tenue », explique la styliste Allison Bornstein, qui a lancé le terme sur TikTok en juin dernier. C’est ce qu’ont fait Lily Allen en 2006, en robe de bal et baskets, et Bella Hadid l’année dernière, en jean Miss Sixty et mocassins. Tout cela indique que c’est délibéré et choisi (et donne donc un aperçu de la personne qui le fait) pour composer la tenue ».

Natasha Zinko printemps/été 2024.

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Cowgirl printemps/été 2024.

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Porter des pantoufles de magicien effilochées avec une robe de mariée Yohji Yamamoto printemps/été 1998 au Met Gala, ou des tongs avec une robe Dior sur mesure sur le tapis rouge de Cannes, suggère qu’il y a un soupçon d’espièglerie en vous. Que vous ne consommez pas la mode sans réfléchir, mais que vous avez un œil bien exercé, capable de déceler la beauté dans ce qui est inhabituel. Certaines chaussures naissent « mauvaises » (nous y reviendrons), mais la question est de savoir si vous êtes capable de voir au-delà des idées reçues.

Pourriez-vous porter des talons aiguilles à l’intérieur de vos bas, comme les mannequins des défilés printemps-été 2024 de l’Union européenne ? Givenchy y Jil SanderVous pouvez aussi couper les extrémités de vos chaussettes aux ciseaux comme Elena Velez et Wesley Harriott, ou porter vos bottes UGG sur des semelles compensées en liège comme les mannequins de CowgirlOu encore, transformez vos strings les plus lascifs en talons aiguilles, comme elle l’a fait. Nicolas Ghesquiere chez Louis VuittonLes orteils seront-ils les nouvelles jambes ?

Givenchy printemps/été 2024.

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Givenchy printemps/été 2024.

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Désobéissantes et un peu perverses, toutes ces chaussures seraient considérées comme « mauvaises » selon les normes traditionnelles. Mais l’idée de « mal » agit davantage comme un catalyseur de la mode que celle de « bien ». Dans une certaine mesure, la mode est motivée par la laideur comme moyen de briser les normes sociales. Porter jambières jusqu’au bas de ses talons (comme l’a fait Kylie Jenner) est une façon de se distinguer des gens qui pourraient autrement rester bouche bée devant une bizarrerie aussi illogique.

En matière de mode, le mal est le bien. Et porter des chaussettes en dentelle avec des Crocs (beurk !) ou des chaussettes à cinq doigts avec des Havaianas (ouf !) pourrait nous faire avancer. Si chacun s’appropriait tout ce que la mode invente, il n’y aurait pas de « mauvaise » chaussure. Et il n’y aurait pas de connaisseurs, seulement des consommateurs. Aussi banale que soit la théorie de la « mauvaise » chaussure, elle renvoie à un désir plus profond, celui d’être perçu dans son individualité. Vivre différemment des autres et que cela se reflète dans nos choix vestimentaires. Même si cela signifie enrouler des bas sur un talon aiguille et percer le tissu avec nos doigts.

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