Sur Basic Instinct Vous vous souvenez du moment emblématique où Catherine Tramell (Sharon Stone) montre son entrejambe alors qu’elle est interrogée par une bande d’inspecteurs au poste de police ? Catherine, qui incarne à la fois le meurtre et l’orgasme, porte également une chaussure de salon blanche optique avec sa petite robe blanche. Ces hommes sont à sa merci, et à la merci de ses chaussures. Cela est évident après le moment du croisement des jambes, lorsque Catherine agite légèrement sa jambe. Bien que l’on ne voie pas le pied entier bouger de haut en bas, on peut imaginer que le talon de la chaussure tape doucement sur son talon. Cela me fait penser à un chaton qui tripote une pelote de laine suspendue.
Ensuite, pourquoi les femmes les plus séduisantes portent-elles toujours des escarpins ? Tout se résume à la la façon dont la chaussure révèle le pied.. Le talon est accentué par la lanière qui le traverse. La petite bride et son accent délicat mais ferme sur le talon signifient que le pied doit être soigné. Un escarpin soulève un certain nombre de questions : le talon est-il poli, le pied est-il hydraté et la peau est-elle douce ? En soi, le talon en dit long sur la façon dont la femme prend soin d’elle. En fin de compte, un escarpin renforce le fantasme d’une femme qui se prépare soigneusement pour un rendez-vous. L’idée d’une femme qui prend le temps de s’assurer que ses talons sont doux comme du beurre ? Il n’y a rien de plus sexy.
Et puis il y a l’effet de sirène de la chaussure. Quand je marche, les escarpins émettent un claquement rapide, comme une gifle effrontée de la paume à la joue. Lors d’un dîner avec deux hommes portant des mocassins, mon amie et maquilleuse Emily Schubert et moi-même avons essayé de leur expliquer l’attrait enivrant de l’escarpin : « C’est comme des cloches à la cheville », a-t-elle dit à nos deux beaux. « Les escarpins sont une expérience auditive. Ils combinent le « clic-clac » d’un talon haut et le « flop » des tongs ».. Schubert a raison. Ce n’est pas le coup déterminé et militariste d’un talon aiguille armé, ni le claquement flasque de tongs en caoutchouc. Le son de l’escarpin est plutôt provocateur, effronté, mais toujours présent.
Un éditorial étoilé dans le numéro de mars 1990 de la revue Vogue présente la chaussure et incarne peut-être son attrait. L’image, conçue par Polly Mellon, montre une main élégante tendue avec une pile de bijoux en or, tenant une sandale de couleur mandarine brillante avec un talon en forme d’enclume. Qu’est-ce que l’ensemble du look semble dire ? « Viens ici ». Et l’on peut presque entendre le clic-clac suggestif qui émerge des pages.