Les bottes imperméables, un luxe imparable

Les bottes imperméables, un luxe imparable

Malgré le renouveau de la botte Wellington, l’année 2023 a été particulièrement mouvementée pour l’une de ses marques de référence, Hunter. Cette année, elle a déposé le bilan et a été rachetée par Authentic Brands, une société américaine désireuse de remettre sur la table tout son héritage britannique pour en faire « le prochain Supreme », comme l’a expliqué son président, Nick Woodhouse, à Financial Times en juin dernier. La firme vient de présenter une nouvelle collaboration avec Kenzo, d’inspiration sixties, qui comprend des bottes à lacets, aux antipodes de son design le plus emblématique. L’affaire se complique, car d’autres marques qui n’ont rien à voir avec elle se joignent à la tendance : UGG, l’entreprise qui s’est imposée sur le marché avec ses bottes à lacets, a également ajouté cette catégorie à ses propositions par le biais de sabots à élastique et de bottes en caoutchouc, déjà portés par des personnalités telles qu’Irina Shayk et Iris Law.

Gilbert Carrasquillo

Le plus paradoxal dans ce paysage saturé c’est le prix. « ¿Vous dépenseriez des milliers d’euros pour une paire de bottes en caoutchouc.? », a-t-il demandé Le Télégraphe dans le même numéro que celui mentionné ci-dessus. Par rapport à la centaine d’euros que peut coûter une botte Wellington assez simple, les chiffres des modèles plus originaux (et alternatifs) montent en flèche : il s’agit de modèles qui peuvent facilement atteindre 400-450 euros, voire dépasser les mille euros dans certains cas. Mais si l’on considère les zéros qui peuvent être accrochés à l’étiquette d’une botte en cuir, nous sommes pratiquement en présence d’une version (un peu) plus abordable : « Il s’agit déjà de marques de luxe dont j’aime généralement les chaussures, et comme le caoutchouc est un matériau moins cher, leurs bottes en caoutchouc tendent à offrir une gamme de prix plus accessible », reconnaît Marie Jadig, une créatrice de contenu danoise qui possède une vaste collection de bottes dans ce matériau. « Une paire de bottes de Bottega Veneta coûte la moitié du prix d’une paire de bottes en cuir signée par eux ». Ces chaussures sont à la confluence du boom des chaussures en caoutchouc (catégorie partagée par les katiuskas et les Crocs, sous toutes leurs formes) et de la tendance des chaussures d’inspiration sportive, un marché qui devrait dépasser les 72 millions d’euros d’ici à 2024.

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