Clare Waight Keller est la créatrice de la robe de mariée de Meghan Markle. Pendant les trois années où elle a été la première femme directrice artistique de la maison détenue par LVMH, elle a habillé Cate Blanchett, Rachel Weisz et Charlize Theron dans des vêtements Givenchy. Son départ a été annoncé en avril 2020, au moment où le monde s’enfermait dans la première vague de Covid, et elle a passé le début de la pandémie avec sa famille dans la campagne anglaise – ce qui n’est pas une mauvaise façon d’attendre la fin de la crise, tout compte fait. Mais au début de l’année 2022, elle était de retour à Londres et gravement sous-employée, comme le diraient les sociologues féministes, une femme de plus expulsée de la sphère de la mode de luxe.
C’est là qu’entre en scène Yukihiro Katsuta. Le responsable de la recherche et du développement d’Uniqlo, à l’origine de la collaboration entre l’entreprise japonaise et Jil Sander entre 2009 et 2011, était au téléphone. « J’ai étudié de nombreux créateurs, et ce qui distingue Clare, c’est qu’elle crée de superbes vêtements d’essence féminine », a-t-il déclaré lors d’une récente visite au siège new-yorkais de l’entreprise. « Je pense que sa vaste expérience et ses créations, qui tiennent pleinement compte de la femme moderne, permettront d’établir une nouvelle norme pour les femmes.
Clare aimerait-elle parler de notre collaboration ? Bien sûr que oui : « Cela a commencé de manière très organique », dit Waight Keller, « mais à la fin, cela semblait si fort en tant qu’histoire unique que nous avons décidé que cela pourrait peut-être évoluer vers une ligne à part entière ».Uniqlo C fait ses débuts dans 1 500 magasins Uniqlo dans le monde et sur le site de commerce électronique de l’entreprise le 15 septembre. Il s’agit sans aucun doute de la plus grande exposition de la carrière de Mme Waight Keller, juste après la robe de mariée royale.
La collection de lancement Automne 2023 est une ligne distillée de 30 pièces, dont beaucoup font écho au travail de la créatrice chez Givenchy et aux six années de collections Chloé qui l’ont précédée. « Je voulais apporter l’essence de ce que je fais : fluidité, mouvement, féminité ; c’étaient vraiment les clés », a-t-elle déclaré. Mais je voulais aussi apporter ma sensibilité britannique, le fait que j’ai toujours aimé ce style « garçon contre fille », et l’idée de s’habiller avec attitude.
La pièce maîtresse est le trench-coat. Dans la campagne, il est surdimensionné pour une coupe généreuse, mais sinon il est coupé de façon classique avec une doublure à carreaux contrastée qui donne au trench résistant à l’eau une agréable sensation de robustesse. Les autres vêtements, qu’il s’agisse de larges cordons de serrage, de vestes cocon, de jupes plissées infroissables ou de robes à taille coulissante, ont été coupés dans un souci de confort. La collection s’inspire de la façon dont Mme Waight Keller pense que la pandémie a changé la façon dont les femmes s’habillent.